MASQUES DU MONDE

Asie
Masques du Monde - JAPON

THÉÂTRE NÔ
Le drame lyrique

     Le théâtre Nô est une forme de théâtre traditionnel japonais qui a émergé au XIIIe siècle. Il est caractérisé par des costumes somptueux, des masques expressifs (138 masques différents), une musique subtile et une chorégraphie élaborée. Les représentations sont très codifiées et demandent une grande maitrise de la part de l'acteur. Le jeu raffiné et dépouillé est accompagné par un petit orchestre et un chœur.
     Le théâtre Nô emprunte des éléments bouddhistes, shintoïstes et confucéens, et s'inspire de thèmes historiques et mythologiques. Il fait communiquer le monde des morts avec le monde des vivants par l'intermédiaire d'esprits, de fantômes et de démons. Le Nô raconte la condition humaine, la souffrance et l'espoir. Il ne cherche pas à développer une intrigue compliquée, mais il tente de restituer une émotion, une atmosphère.
    De nombreux genres de théâtre ont été inspirés par le Nô : Le Bunraku et ses grandes marionnettes, le Kabuki et ses maquillages spectaculaires ou le Kyôgène qui en est la forme comique.

     En 2008, le Nô est un des premiers arts dramatiques à être inscrit au patrimoine culturel immatériel de l'humanité de l'Unesco.

 

 

  • JEUNE FEMME
  • Bois, Laque sèche - 12,7x20 cm
  • Japon - Période Showa
YAMATANOOROCHI, Le serpent à huit têtes

     Dans la province d'Izumo, au bord de la rivière Hii-kawa, les deux divinités Ashinazuchi et son époux Tenazuchi vivaient heureux avec leurs huit filles. Mais, un énorme serpent, Yamatanoorochi (le serpent à huit têtes) venait chaque année chez eux pour manger une de leurs filles.
    Quand il en eut mangé sept, il ne restait au vieux couple qu'une seule fille, la plus jeune et la plus belle : Kushinadahime. Les deux malheureux parents savaient qu'elle serait mangée par le monstrueux serpent l'année suivante, aussi, ils demandent à Susanoo, le frère de la déesse du soleil Amaterasu, de les aider.
   Susanoo transforme Kushinadahime en peigne et le place dans ses cheveux pour la protéger. Ensuite, il fait construire autour de la maison huit clôtures, chacune avec une porte, et derrière chaque porte, il place un grand baril plein de saké fort. Ceci avec la complicité de Matsuomyoujin, le dieu du brassage et du saké. 
     Quand Yamatanoorochi arrive pour manger sa huitième victime, il passe la tête à travers chaque porte et boit chaque baril plein de saké fort. Après avoir bu les huit barils, il s'endort ivre et impuissant. Susanoo saisi l'occasion de le tuer. Il brandit son épée et transperce la bête ahurie. A l'intérieur de la queue du serpent mort, il découvre l'épée "Ame-no-Murakumo-no-Tsurugi" qu'il offre à sa soeur Amaterasu, ce qui permet leur réconciliation. Mais c'est une autre histoire...
    
     Cette mythologie japonaise aux nombreuses interprétations a fait l'objet d'une adaptation dans un jeu vidéo "Ôkami" en 2006 où Kushinadahime est la principale protagoniste de la quête et la mort du dragon.
  • ASHINAZUCHI, la mère
  • Bois - 14x19 cm
  • Japon - Période Showa (1926-1989)
  • WAKA-ONNA 
  • Bois - 21x13x6 cm
  • Japon - Période Heisei (1989 -....)
  • TENAZUCHI le père 
  • Bois - 13,5x19 cm
  • Japon - Période Showa (1926-1989)
  • SUSANNO NO MIIKOTO, le mari
  • Dieu de la mer et de la tempête.
  • Japon - Bois - XXᵉ - 24 x 23 cm
  • MATSUOMYOUJIN
  • Dieu du brassage et du saké
  • Japon - Bois - XXᵉ - 25 x 22 cm
HYOTTOKO - Le souffleur de feu
    
  • HIOTOKO
  • Bois - 18x13x8 cm
  • Japon - Période Heisei (1989-... )
        Hyottoko est un garçon courageux qui ne demande qu'à travailler et ainsi, participer à la vie de la société. Malheureusement, il est très maladroit et échoue dans tous les emplois qui lui sont confiés. Tant et si bien que plus personne ne veut travailler avec lui. On lui confie donc la tâche de souffler sur les braises pour entretenir le feu pendant que tout le monde est dehors et travail.
           Et ce sera finalement sa charge dans la société : Aidé d'un long bambou évidé, il sera celui qui entretient la chaleur du foyer commun. Son nom signifie Fire Boy.
        Avec le temps son visage s'est déformé. Sa bouche a pris la forme du bambou et s'est noircie par le souffle du feu. 

          Une autre légende, venant de la préfecture d'Iwate raconte l'histoire d'un garçon au visage étrange, plutôt laid, mais qui avait la faculté de créer de l'or avec son nombril. 

          Une scène dansée du théâtre No met en scène la rivalité entre Hyttoko et Fox, tous deux amoureux de la plus belle fille du village, Okamé. Fox l'enlève, mais Hyottoko la reconquiert grâce à sa danse.

        Ce type de masque a deux fonctions au Japon. Il appartient au registre de la farce dans le théâtre populaire et est souvent marié à Okamé pour former un duo comique. Mais pendant une longue période, il était aussi accroché au-dessus de la cheminée pour apporter la bonne fortune dans les foyers.
  • OKAMÉ
  • Egalement appellée Ame no Uzume no Mikoto, Uzume, Otofuku est la divinité de la Gaité et de la Bonne Humeur
  • Une histoire raconte qu'elle a aidé les Dieux à ramener la lumière sur terre. En effet, Amaterasu, la Déesse Soleil, était enfermée dans la caverne d'Iwayado. Au moyen d'une danse érotique, Okamé détourne son attention et permet à la Déesse Soleil de s'enfuir.
  • FOX
  • Aussi appelé Kitsune, il est une créature aux pouvoirs paranormaux du folklore japonais.
HANNYA - L'expression de la jalousie

 

 

  • HANNYA HONNARI
  • Bois (cyprès)  - 27x17x10 cm
  • Japon - Période Heisei (1989-... )
        Hannya est le fantôme d'une jeune femme, revenue d'entre les morts, pour assouvir sa soif de vengeance. Son visage est celui d'un démon, avec des cornes et une dentition proéminente. Mais le plus troublant est son regard, écrasé par des sourcils plissés : c'est un masque de souffrance. À la fois triste et effrayant. Il incarne la jalousie et la colère, les crimes passionnels et les trahisons. Malgré les cheveux noirs hirsutes, les deux cornes et la mâchoire carré, il s'agit bien d'un masque féminin.

           À l'origine, Hannya était une femme ordinaire. Une jeune femme aux beaux yeux et au teint de velours. D'ailleurs, son nom signifie "la sagesse" en sanscrit, ce qui qualifie une âme pure. Mais elle est profondément blessée par l'homme qu'elle aime qui la délaisse pour une autre. Hannya entre alors dans une rage terrible et petit à petit, rongée par la jalousie et au bord de la folie, son esprit se perd dans les ténèbres et elle se transforme en démon. Elle assouvira alors sa vengeance en s'attaquant principalement aux hommes.  

 
        Il existe trois types de masques Hannya, en fonction du degré de jalousie et de colère qui l'habite :

    Hannya Namanari : ce premier type de démon est le plus faible et possède encore l'apparence humaine à l'exception de deux petites cornes. Ce yōkai utilise la magie noire pour assouvir sa vengeance. Bien que mauvais, il a encore la possibilité de retrouver son humanité
.
    Hannya Chunari : ce deuxième type maîtrise une magie noire plus puissante que le premier. Son visage ressemble à celui d'un démon avec de plus longues cornes et des dents pointues. A ce stade, il est encore possible de la sauver à l'aide de prières bouddhistes. 

     Hannya Honnari : il s'agit du démon Hannya le plus puissant et le plus redouté. Son corps se transforme en celui d'un serpent, ses doigts sont crochus avec des griffes acérées, sa langue est fourchue et sa bouche est capable de cracher du feu. Rien que ça. 😮 Par contre, à ce stade avancé, vous aurez compris qu'on ne peut plus rien faire pour lui redonner une apparence humaine. Le niveau de jalousie de ces femmes est tel qu'elles vont rester piégées dans leur corps de démon jusqu'à la fin de leur vie.

 

  • HANNYA CHUNARI
  • Résine  
  • Japon - Période Heisei (1989-... )
  • 31x19x11 cm

 

 

  • VIEUX SAMOURAÏ
  • Bois, fibre
  • Japon
  • Période Heisei (1989-... )
  • 22 x 17 cm

 

 

  • OJISHI
  • Masque No
  • Bois
  • Japon
  • Période Heisei (1989-... )
  • 22 x 18 cm
  • TENGU A LONG NEZ
  • Masque No 
  • Bois laqué - Signé
  • Japon. Fin periode Edo (1600-1868)
  • 23x15,5x19 cm
  • TKOTOSHIRONUSHIN
  • Masque No 
  • Bois
  • Japon.Periode Heisei
  • 23x22 cm
LE GIGAKU
La farce

      Au VIIIe siècle, les représentations de théâtre Gigaku mêlaient le mime, les danses masquées, la musique et l'usage de masques. En dépit de son caractère profane, cet art dramatique est très influencé par le boudhisme transmis par les moines chinois qui empruntaient la route de la soie.
      L'essentiel de la documentation concernant le Gigaku figure dans un traité de musique du XIIIe siècle. On y parle du masque de Chido (celui qui ouvre la voie) pour commencer le spectacle, de lutteurs, d'homme oiseaux de vieillards et de veufs.

        Durant une scène grivoise, Kuron, un vieillard ridicule et obséquieux, tente de séduire Gojo, une jeune fille. Il danse autour d'elle en exhibant son éventail, symbole du phallus. La morale sera sauve puisque Kuron finira attaché dans son éventail et sera tiré de la scène.

 

 

 

  • TAIKOFU (Vieux veuf)
  • Masque Gigaku
  • Laque sèche.
  • Japon
  • Période Showa (1926-1989)
  • 13x16x27 cm cm

LES MASQUES IKKI NINGYO
Les poupées humaines 

    En 1852, lors d'une exposition à Osaka, on découvre des personnages grandeur nature, très réalistes, qui s'intègrent dans des scènes traditionnelles de la mythologie. 

       Cette exposition marque les esprits au niveau international, si bien que des pièces commencent à être créées spécialement pour l'exportation.
  • VIEILLARD AU STRABISME CONVERGENT
  • Masque ikKi ningyo 
  • Papier mâché et crin. Les yeux sont en verre.
  • Japon. Epoque Meiji (1868-1912) ou antérieur.
  • 22 cm

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